Monday, August 23, 2010

COURS 7: CACHÉ (MICHAEL HANEKE)

Pour LUNDI 27 septembre :



— Regarder attentivement le film Caché, de Michael Haneke (2005)

+ Analyse personnelle:
1) Quel est le personnage qui vous a marqué ? Pourquoi?
2) Quelle est la scène qui vous a le plus frappé? Pourquoi?
3) Selon vous, que signifie le titre du film?

Pendant le film
— Réaliser une liste de vocabulaire tapée/imprimée (20/25 mots/expressions minimum)
— Pistes de réflexion:
a) Qu'est-ce que la "mauvaise conscience"? Comment s'exprime-t-elle dans le film?
b) Comparez le film avec sa bande-annonce (trailer) ci-dessous: que pensez-vous de cette présentation, destinée au public américain?

Après le film:
Lire attentivement la transcription de la scène ci-dessous et réfléchir à la question posée.

VIDÉO N°1: Bande annonce du film




*


Transcription de la scène entre le fils de Majid et Georges

Piste de réflexion: recherchez dans cet extrait les éléments qui permettent une lecture symbolique de cette scène, où Georges représenterait "la voix de la France" et le fils de Majid celle des enfants d'immigrés, ou du moins, de certains d'entre eux (voir le bas de la page consacrée à Code Inconnu pour une analyse similaire de la scène dans le métro)

G. : Qu’est-ce que vous me voulez ?
F.M. : Pourquoi avez-vous si peur monsieur ?
G. : Que voulez-vous ? Qu’est-ce que vous venez me faire ici ?
F.M. : Vous m’auriez laissé rentrer chez vous ? […]
G. : Bon j’ai pas le temps là je vous l’ai déjà dit.
F.M. : Je vous crois pas monsieur ! Si vous refusez de me consacrer du temps je vais faire un vrai scandale ici et raconter aux gens des histoires qu’ils ne devraient pas entendre. Ça j’ai du mal à croire que vous le souhaitiez, hein ?
G. : C’est quoi cette menace ? J’ai rien à cacher !
F.M. : Ah non ?
G. : Écoutez jeune homme, je peux comprendre que la mort de votre père vous touche, mais je refuse que vous me soupçonniez. […] C’était bien un suicide ! Alors je vous prie de me foutre la paix ! Et je vous conseille aussi de ne pas continuer à nous terroriser avec ces cassettes imbéciles. Je me demande… [interrupt.]
F.M. : Les cassettes ce n’était pas moi !
G. : J- j’ai pas envie de m’engueuler avec vous devant tout le monde ! Alors, dites- moi ce que vous avez à me dire ensuite disparaissez, sinon j’appelle la police ! Je vous fais évacuer de force ! Vous êtes entré ici en douce et vous savez parfaitement que vous en avez pas le droit ! Alors, je vous écoute.
F.M. : Pourquoi vous énervez-vous, monsieur ? Qu’est-ce que je vous ai fait ?
G. : Qu’est-ce que vous m’avez fait ? Depuis des semaines vous nous terrorisez, ma famille et moi, avec vos cassettes de merde ! Vous n’allez pas me faire croire que c’est pas vous qui êtes derrière ces cassettes ? Votre père n’aurait pas été en mesure de faire ça !
F.M. : Pourquoi ferais-je ça monsieur ?
G. : Bon, épargnez-moi vot’ politesse à la con ! D’accord ? F
.M. : Vous avez privé mon père de la possibilité de recevoir une bonne éducation. A l’orphelinat on apprend la haine, mais pas vraiment la politesse. Et pourtant mon père m’a bien éduqué. Je vais pas oublier ça à cause de vous ! Nous n’avons pas fini !
G. : Bon, qu’est-ce que tu veux ? Tu veux te battre avec moi, c’est ça ?
F.M. : Si vous y tenez vraiment… je crois que vous êtes plus fort que moi. Allez-y ! Cognez ! Ne vous gênez pas !
G. : Tu sais quoi ? Tu es malade, tu es aussi malade que ton père. Je sais pas ce qu’il t’a raconté sur moi ni quelle idée fixe il t’a mis dans la tête, mais je peux te dire une chose : tu n’arriveras pas à me convaincre d’avoir mauvaise conscience, parce que la vie de ton père a peut-être été triste ou bousillée ! Je n’en suis pas responsable ! Tu comprends ça ? Et si jamais tu essaies de nous inquiéter, moi et ma famille, tu vas sentir ta douleur et très vite je te le garantis ! J’en ai marre de vos délires !
F.M. : Ah oui… menacer… ça vous savez faire…
G. : Bon, alors, qu’est-ce que tu veux ? Que je demande pardon ?`
F.M. : A qui ? A moi ?
G. : Alors, qu’est-ce que tu veux savoir de plus ?
F.M. : En fait plus rien. Je voulais savoir comment on se sent quand on a un homme sur la conscience, c’était tout. Maintenant je le sais…
G. : Ah génial ! Alors tout va pour le mieux. Donc tu permets que je m’en aille ?
F.M. : Je vous en prie.

*